Technologies

« Nous voulons résoudre l’intelligence artificielle »

Un an après avoir pris pied à Montréal, Microsoft a annoncé mardi l’embauche d’un professeur de l’Université Carnegie-Mellon de Pittsburgh, Geoff Gordon, comme directeur de ses activités de recherche. Il sera à la tête d’un laboratoire qui comptera à terme plus de 75 chercheurs. Entrevue avec ce spécialiste réputé en intelligence artificielle, dont l’ambition est de rendre votre ordinateur moins « inflexible ».

Pourquoi avez-vous choisi Montréal pour la suite de votre carrière ?

Je suis très excité de voir que Montréal est en train de devenir un pôle de l’intelligence artificielle. Il est assez évident qu’il y a déjà une convergence des acteurs de l’IA ici, à Montréal, et ça s’accélère à un rythme incroyable. Et je suis tellement enthousiaste à l’idée de faire partie de ce mouvement.

Quelles seront les priorités de votre laboratoire ? Sur quoi allez-vous concentrer les recherches ?

Nous plaçons la barre très haut : nous voulons résoudre l’IA. Nous voulons résoudre la question des machines qui pensent, appréhendent des problèmes, voient et communiquent. Il y a déjà une bonne concentration d’experts ici au moment où je me joins au labo, qui est déjà ouvert. Ç’a commencé avec l’acquisition [en janvier 2017] de Maluuba.

Quand on pense IA et Microsoft, on pense évidemment à l’assistant vocal Cortana. Y a-t-il d’autres utilisations que pourrait faire Microsoft des travaux de son laboratoire montréalais ?

Eh bien… Il est trop tôt pour annoncer des produits [rires] ! Mais dès que vous voyez un ordinateur être inflexible, vous avez une occasion où l’IA peut vous aider. Et je vois des ordinateurs inflexibles bien trop souvent, ce qui signifie que j’ai beaucoup de pain sur la planche.

Quel est l’état actuel de l’intelligence artificielle ? Certains experts disent que nos ordinateurs ne sont pas plus intelligents que des insectes…

C’est un mélange étrange. Il y a des tâches où l’IA est surhumaine, comme la reconnaissance d’images, où une machine fait beaucoup plus facilement ce qui demande beaucoup d’efforts à un humain. D’un autre côté, il y a des tâches simples que les machines ne peuvent faire, pas encore. Ce n’est pas qu’elles sont au niveau d’un chat ou d’un insecte, mais elles montrent un mélange fou de niveaux.

Les recherches qui seront effectuées par Microsoft à Montréal seront-elles rendues publiques ou ne serviront-elles qu’aux besoins de l’entreprise ?

Non ! C’est ce que j’appellerais des recherches de style universitaire. Ce qui signifie que vous partagez les résultats et que vous dépendez des autres.

Vous serez donc autorisés à publier des résultats ?

Absolument, pas seulement autorisés, mais encouragés. Je déménagerai moi-même à Montréal à l’été, avec ma famille. Le seul défaut de ce plan, c’est que je dois en ce moment faire des allers-retours entre Montréal et Pittsburgh et que les avions sont sans cesse en retard à cause de l’hiver…

Investissements

210 millions en échange de rabais sur l’électricité

DAVOS, — Suisse — En échange de rabais d’électricité pouvant atteindre près de 79 millions, quatre entreprises s’engagent à investir 210,4 millions d’ici 2020 au Québec, notamment afin de moderniser leurs installations ou d’acheter de nouveaux équipements.

Les annonces concernant CEZinc, ArcelorMittal Produits longs Canada, IBM Bromont et Goldcorp ont été faites hier par la ministre de l’Économie, Dominique Anglade, dans le cadre de sa mission au Forum économique de Davos, en Suisse.

Les rabais d’électricité seront accordés dans le cadre du Programme de rabais d’électricité applicable aux consommateurs facturés au tarif d’électricité industriel – le tarif L.

CEZinc

118,3 millions

Le projet le plus important est celui de CEZinc, qui compte investir 118,3 millions à son usine de Salaberry-de-Valleyfield afin de moderniser ses installations de traitement du zinc. Après plus de neuf mois de grève, les quelque 370 travailleurs de cette usine sont revenus au travail au début du mois de décembre après avoir ratifié un nouveau contrat de travail.

ArcelorMittal

70 millions

ArcelorMittal injectera 70 millions dans ses installations de production d’acier de Contrecœur, notamment afin d’améliorer la productivité du site.

IBM

11,9 millions

IBM Bromont a l’intention de consacrer 11,9 millions à la réalisation d’une dizaine de projets à son site où elle effectue de l’assemblage et des essais de semi-conducteurs. L’automatisation ainsi que la mise à niveau de l’infrastructure informatique figurent au cœur des priorités.

Goldcorp

10,2 millions

Goldcorp, qui exploite la mine d’or Éléonore, située à la Baie-James, dépensera 10,2 millions pour l’achat d’une foreuse, l’installation d’un système d’ajout de sulfate de cuivre, l’achat de trois camions et l’achat d’une chargeuse-navette.

Recours collectif

35 $ de Volkswagen pour chaque Québécois ?

La justice vient d’autoriser un recours collectif qui demande à Volkswagen et à Audi de verser 35 $ à chaque Québécois pour avoir pollué leur environnement avec des moteurs plus polluants qu’annoncés.

La demande n’est pas limitée aux propriétaires de voitures allemandes : toute personne ayant résidé au Québec entre 2009 et 2015 aurait droit au chèque en cas de victoire des demandeurs.

Le juge Daniel Dumais a autorisé la poursuite à aller de l’avant, hier matin, dans un jugement où il a écrit que « l’affaire, telle que présentée, mérite d’être débattue ». C’est un autre juge qui devra déterminer si les fautes des constructeurs automobiles devraient effectivement être punies de cette façon.

« Certains diront que l’on ouvre potentiellement la porte à une prise en charge, par les citoyens, du rôle qui incombe avant tout à l’État. Peut-être », concède le juge Dumais. « Mais ne s’agit-il pas justement ici d’une attaque intentionnelle, et non accidentelle, aux droits des citoyens eux-mêmes ? Si l’État ne fait rien ou si les sanctions sont minimes, n’encourage-t-on pas la répétition de ce scénario ? »

C’est l’écologiste André Bélisle qui a lancé la poursuite.

« C’est une victoire. On le disait depuis le début : les lois sont là pour ça. La cour reconnaît qu’on a droit à un environnement sain et que Volkswagen a triché sur toute la ligne – et le reconnaît », a-t-il dit en entrevue téléphonique.

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